Épidémiologie :
L’épidémiologie regroupe l’ensemble des méthodes de mesure de la fréquence des événements de santé et des situations d’intérêt sanitaire, les associations entre ces événements ou ces situations, et l’impact populationnel des expositions aux facteurs de protection ou de risque. Elle cherche à la fois à quantifier la fréquence d’un événement de santé (maladie ou dysfonctionnement de l’organisme) dans une population, et à déterminer ses causes biologiques et médicales, environnementales, socioéconomiques, comportementales…
L’épidémiologie est la science de l’analyse de la santé au niveau des populations. Elle est basée sur une approche comparative et repose sur l’utilisation de statistiques, donc sur le recours au calcul des probabilités et au concept de risque (probabilité de survenue d’un événement).
Par l’observation et l’expérimentation dans la population, l’épidémiologie poursuit des buts différents, mais complémentaires. Elle peut être classée selon 4 grandes approches :
- l’épidémiologie descriptive cherche à établir des liens entre l’état de santé, ou les caractéristiques cliniques et biologiques de la population, et leurs conditions de vie (géographiques, sociales, familiales, comportementales…).
- l’épidémiologie analytique cherche le lien entre une maladie donnée et des facteurs supposés intervenir. Elle exige souvent la constitution de cohortes suivies pendant des décennies.
- l’épidémiologie expérimentale est utilisée pour l’évaluation statistique de médicaments (essais cliniques) ou de pratiques médicales. Ces méthodes, en raison de leur coût et de leur durée, mobilisent souvent l’industrie pharmaceutique et des sites de recherche dédiés.
- l’épidémiologie théorique est, en général, utilisée dans des situations où le nombre de données est très faible et où la seule ressource est d’estimer, souvent grâce à des méthodes probabilistes, les conséquences prévisibles des rares connaissances disponibles. Il s’agit alors de travaux prédictifs d’un risque et susceptibles d’éclairer la décision relative à la nature des mesures préventives.
Epigénétique :
L'épigénétique décrit la façon dont l'environnement et l'histoire individuelle influent sur l'expression des gènes, et concerne l'ensemble des modifications de l'expression génique transmissibles d'une génération à l'autre, sans altération des séquences nucléotidiques, et avec un caractère réversible selon le type cellulaire.
Ce type de régulation peut cibler l’ADN, l’ARN ou les protéines et agir au niveau du noyau ou du cytoplasme. Les modifications épigénétiques constituent l’un des fondements de la diversité biologique.
Parmi les principaux mécanismes moléculaires de la régulation épigénétique, nous pouvons citer : la méthylation de la cytosine au niveau de l’ADN, les modifications post-traductionnelles des histones (protéines autour desquelles l'ADN peut s'enrouler), les effets régulateurs de l’ARN.
Les mécanismes épigénétiques peuvent être perturbés ou influencés in utero et dans l'enfance. La pollution chimique, les médicaments et les drogues, le vieillissement et l'alimentation sont des facteurs qui peuvent agir sur l'épigénome.
Le cancer, l'autoimmunité, les troubles psychiatriques et le diabète peuvent résulter de dérangements épigénétiques.
HLA :
De l’anglais Human Leucocyte Antigen. En génétique, le système HLA, situé sur le bras court du chromosome 6, désigne le groupe de gènes correspondant aux antigènes des leucocytes humains qui sont représentés par le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) chez l'humain. Ce sont des molécules à la surface des cellules qui permettent l'identification par le système immunitaire.
Maladie Cœliaque :
La maladie cœliaque (MC) est une maladie intestinale inflammatoire et auto-immune chronique, provoquée par un antigène alimentaire, la gliadine. La gliadine est la fraction protéique du gluten que l’on retrouve entre autres dans le blé, le seigle et l’orge.
La physiopathologie de la MC est complexe et encore incomplètement élucidée. Elle fait intervenir des agents environnementaux (dont le gluten, mais pas uniquement) et des facteurs de prédisposition génétique. La prévalence de la maladie est estimée à 0,5 – 1 % en Europe. Elle varie selon les contrées en fonction de la distribution des haplotypes HLA* mais aussi des habitudes alimentaires.
Le diagnostic de MC est indispensable pour proposer un régime approprié et limiter le risque de complications.
Polyarthrite rhumatoïde (PR) :
La Polyarthrite rhumatoïde est un rhumatisme inflammatoire chronique d’origine autoimmune, caractérisé par des arthrites chroniques destructrices et déformantes.
Sa prévalence est de 0,5 à 1 % de la population. C’est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires. Elle atteint trois fois plus souvent les femmes que les hommes. Elle est associée à des destructions articulaires qui peuvent générer un handicap.
Il s’agit d’une maladie multifactorielle dont la composante génétique intervient au maximum pour 30 % du risque global. Dans ce risque génétique, les gènes HLA de classe II interviennent pour 1/3, d’autres gènes pour l’instant inconnus sont en cause. Les autres facteurs étiologiques sont immunitaires (auto-anticorps, activation de lymphocytes T, production préférentielle de certaines cytokines), environnementaux et possiblement infectieux, endocriniens et psychologiques.
Sclérose en plaques (SEP) — Multiple sclerosis :
La sclérose en plaques est une maladie neurologique auto-immune chronique du système nerveux central. Elle se caractérise par la destruction progressive de l’enveloppe protectrice des nerfs du cerveau et de la moelle épinière et du nerf optique, processus clinique qualifié de démyélinisation. Les fibres nerveuses sont entourées d'une enveloppe protectrice, la gaine de myéline, qui joue un rôle essentiel dans le cheminement de l'influx nerveux.
Sa prévalence montre d'importantes disparités géographiques, les estimations variant selon les zones entre moins de 20 et 100 pour 100 000 habitants. Il y aurait plus de 2 millions d’individus atteints de par le monde. Les pays industrialisés sont les plus touchés.
Les causes restent inconnues. Il s’agit d’une maladie dont l’origine est multifactorielle : il y aurait une part de facteurs génétiques (une prédisposition génétique) et une part de facteurs environnementaux.
La sclérose en plaques peut être source de handicaps importants qui entravent la vie sociale, professionnelle et familiale.
Syndrome de Guillain-Barré (SGB) :
Encore appelé Polyradiculonévrite aiguë inflammatoire.
Elle est la plus fréquente des neuropathies d’origine autoimmune. Elle est la conséquence d’une atteinte aiguë, disséminée mais segmentaire, à la fois inflammatoire et démyélénisante, du nerf périphérique.
Elle se caractérise par une faiblesse voire une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu’à atteindre les muscles de la respiration puis les nerfs de la tête et du cou. Le Guillain-Barré représente une des principales urgences neurologiques médicales, nécessitant une prise en charge spécialisée proche d’une réanimation.
Le SGB est une affection rare. Son incidence annuelle est estimée entre 2 et 3 cas pour 100 000 habitants.
Les causes de la maladie sont partiellement mieux établies que pour la sclérose en plaques. Dans près de deux tiers des cas, selon l’hypothèse du mimétisme moléculaire, une infection virale ou bactérienne, banale, serait à l’origine d’une réaction immunitaire croisée entre des épitopes communs portés par le germe et des gangliosides appartenant aux glycolipides myéliniques. La vaccination représente également une autre cause possible. Le déclenchement du syndrome peut également être lié à la prise de certains médicaments. Dans tous les cas, le syndrome du Guillain-Barré est le signe d’une dérégulation du système immunitaire. Il y aurait aussi probablement une prédisposition génétique liée au malade. Celle-ci serait rarement héréditaire.
Les récidives de Guillain-Barré sont peu fréquentes, mais existent, d’autant plus si le malade a une prédisposition génétique (dysfonctionnement du système immunitaire par exemple).
Toxicologie :
La toxicologie est une science multidisciplinaire qui étudie les toxiques ou poisons : leur origine, leurs propriétés physiques, chimiques ou biologiques, leurs biotransformations, leurs modalités et mécanismes d’actions nocives par la mise en oeuvre de procédés thérapeutiques appropriés et de mesures de prévention.
La toxicologie s’intéresse particulièrement à l’identification du danger et à l’analyse du risque lié à l’exposition des organismes vivants aux xénobiotiques (agents chimiques, physiques et d’origine biologique) dans le but de définir des modèles expérimentaux moléculaires, cellulaires et intégrés ainsi que des modèles bio-informatiques.
On parle aussi d’écotoxicologie pour désigner l'étude de l'effet des xénobiotiques sur les organismes et les écosystèmes à l'échelle moléculaire, cellulaire, physiologique, comportementale et à l'échelle des populations. Des synergies toxiques entre différents xénobiotiques expliquent certains phénomènes toxicologiques ou écotoxicologiques. Ces phénomènes, parfois très complexes, sont encore incompris et difficiles à modéliser.
La toxicologie est aussi en charge de la démonstration et de la caractérisation de la toxicité ou de l’innocuité des molécules avant leur utilisation et leur commercialisation. Ceci concerne aussi bien les médicaments que les produits cosmétiques, alimentaires et les autres produits chimiques (phytosanitaires, peintures, solvants…).
Xénobiotique :
Les xénobiotiques sont des molécules de faible masse moléculaire étrangères à l’organisme vivant, comme des médicaments, des polluants atmosphériques, des composés d’origine alimentaire (pesticides, additifs, produits néoformés – apparus avec la cuisson des aliments, etc), les composants de la fumée de cigarette… Ces molécules peuvent être toxiques à l'intérieur d'un organisme, y compris en faibles voir très faibles concentrations.
Les xénobiotiques sont transformés à l’intérieur des organismes par les mêmes systèmes enzymatiques que certaines substances physiologiques (stéroïdes, vitamines, acides gras, bilirubine…).
ABRÉVIATIONS
CEA : Commissariat à l’Energie Atomique
INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine